Parce que même si je suis infirmière depuis 3 ans, c’est un nouveau métier que je découvre, que je vis: le libéral. La grande aventure.

En guise de présentation je propose un tour d’horizon de ce que j’aime et ce que j’aime moins, en toute simplicité. Ceci est une version très personnelle de ma vision de ma nouvelle profession… adorée.

Je n’aime pas

Je n’aime pas lorsque j’ai une prise de sang à faire et qu’il me manque un tube. Je n’aime pas quand les piles de mon tensiomètre agonisent dans un dernier bip sans prévenir. Je n’aime pas quand mon stylo quatre couleurs me manque de respect et décide qu’aujourd’hui, il n’y aura que du rouge pour écrire. Je n’aime pas la fin des rouleaux de sparadraps, la fin des boîtes de compresses. Je n’aime pas les bouchons et les feux rouges. Je n’aime pas la fin de vie lorsqu’il y a beaucoup de souffrance et qu’elle prend tout son temps pour débarquer. Je n’aime pas la fin tout simplement. Je n’aime pas lorsqu’il n’y a plus rien. Je n’aime pas être prise au dépourvu. Je n’aime pas les dix boîtes de sets de pansements et les flacons de bétadine qui occupent la table de mon patient pour une plaie propre qui n’aurait besoin que de quelques compresses et d’un peu de sérum phy. Je n’aime pas le gaspillage. Je n’aime pas quand mon logiciel de facturation bugue pendant des heures.

J’aime

J’aime faire du découpage dans le sparadrap pour réaliser des pansements qui, à mon sens, ressemblent à des œuvres d’art même si ce n’est pas vrai. J’aime ôter les croûtes et décaper les plaies. J’aime ouvrir le sachet d’une bande velpeau en faisant éclater l’emballage plastique qui est autour. J’aime la touche finale d’une toilette, la goutte de parfum ou le dernier coup de peigne qui indique que le boulot a été fait et bien fait. J’aime le beau, le doux, le chaud, le confortable.  J’aime voir le visage de mes mamies chéries quand elles se regardent dans le miroir après la douche. J’aime ces relations privilégiées qui vous réconfortent malgré une mauvaise journée.. J’aime avoir le sentiment de me sentir utile. J’aime quand on me gâte  avec des paniers de fruits ou de légumes du jardin, des confitures ou encore des tartes et des gâteaux. J’aime bien quand mes mamies chéries guettent mon arrivée derrière leur fenêtre. J’aime quand elles font semblant d’être surprises quand je sonne à leur porte. J’aime quand mes patients prédisent la météo. J’aime écouter leurs plus chers souvenirs d’enfance.

J’aime le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. J’aime les soirs d’été qui n’en finissent pas. J’aime quand le jour se lève et que le ciel commence à rosir pendant que le monde qui m’entoure est encore endormi. J’aime la solitude dans laquelle je travaille qui est pour moi signe d’autonomie et d’indépendance. J’aime écouter ma dernière playlist à fond dans la voiture. J’aime croiser par hasard mon patient qui sort de la boulangerie en me souriant chaleureusement.

J’aime mon travail, plus que tout, et pour rien au monde je n’échangerais ma place. Car tous ces beaux moments, je les dois à mes patients. Eux qui ont tant besoin de moi, et moi qui ai tant besoin d’eux.