Le lévothyrox : un retour temporaire
En 2019, le lévothyrox, traitement à l’origine d’un scandale pharmaceutique, sera disponible temporairement pour les patients français souffrant d’hypothyroïdie. Un soulagement pour les victimes des effets indésirables de la nouvelle formule, en attendant une solution pérenne. Pour faire suite aux nombreuses plaintes recensées, l’État a donc condamné le laboratoire à commercialiser de nouveau l’ancienne composition.
Des conditions pour bénéficier de l’ancienne formule
Le laboratoire Merck, produisant ce médicament, vient d’annoncer que 50 000 boîtes par mois seront commercialisées en France l’année prochaine. Cependant, la seule condition pour avoir accès à l’Euthyrox, l’ancienne formule, est d’avoir une ordonnance valable pour 2019. Les boîtes seront importées d’Allemagne, le laboratoire ne disposant pas d’autorisation de mise sur le marché pour la France.
Un traitement contre les problèmes de thyroïde
Le laboratoire Merck produit le traitement à base de lévothyroxine. Celui-ci sert afin de soigner les personnes souffrant d’hypothyroïdie ou d’un dysfonctionnement de la TSH, hormone régulant la thyroïde. 3 millions de français utilisent ce traitement. Les symptômes de ces troubles sont : une fatigue intense, une prise de poids, des troubles du sommeil, une perte de cheveux, une irritabilité et un état dépressif. Les personnes à risque sont les femmes de plus de 50 ans, fumant, ayant des carences en iode, sélénium et zinc. Certains aliments dits goitrogènes (principalement les crucifères) peuvent également favoriser l’apparition de la maladie.
Les effets secondaires de la nouvelle formule
Au printemps 2017, pour donner suite à la demande de l’ANSM (l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament), le laboratoire pharmaceutique a modifié la composition du comprimé. La molécule active est restée la même, mais deux excipients ont été ajoutés : l’acide citrique anhydre, qui est un conservateur, et le mannitol, qui remplace le lactose. 33 000 cas d’effets indésirables ont été recensés jusqu’en avril 2018, dont 1500 cas graves. Les effets secondaires ressentis sont une fatigue importante, une perte de cheveux, des crampes, des vertiges et un état dépressif. L’ANSM, ayant fait des analyses, n’explique toujours pas l’origine des troubles ressentis par les malades. Selon un chercheur du CNRS, des éléments chimiques impurs seraient la cause des effets secondaires.
Pour les malades qui ne souhaiteraient plus utiliser ce traitement, l’ANSM a récemment diffusé une liste de comprimés à base de lévothyroxine disponibles durablement.